PORTRAITS DE LA MER // POUDRE MAGIQUE

 

" Gaël l’allure fière, le pas hésitant au regard d’un de ces bleus transparents.
La vie nous a placé par hasard sur le même itinéraire il a y a de ça maintenant quelques étés.
Se croisant, s’entre-croisant entre montagnes et océans, là où il y puise énergie et inspiration.
La glisse, la pupille et l’index pour seuls maîtres, il fige des moments de vie sur film. «Clac» puis en un instant deviennent immortels. Entre nous se tisse depuis une relation sincère et passionnelle, aux mystères profonds, bruts et enveloppants. "
Pauline Gallot  

 
 

Dans cette histoire-là on a avalé ensemble quelques gorgées et je me suis noyée de ça il y a maintenant quelques années.

J’avais besoin d’une escapade lointaine. Je ne sais pas, j’avais envie d’un truc, n’importe quoi. Comme l’envie de se remettre en mouvement, de se débattre et même de partir à la nage s’il le fallait. Puis un soir par le plus grands des hasards, la démarche fière, le pas incertain mais déterminé, le regard à la fois fuyant et insistant; j’ai compris. Prendre sa main comme prendre un chemin de traverse et foncer droit devant. Y aller à tâtons tout d’abord et au fur-et-à-mesure de la marche obscure, les sensations et les couleurs reviennent. Alors le pas s’accélère, les pulsations redémarrent et on comprend que beaucoup de choses, si ce n’est toutes, sont possibles. On prend soudain confiance, on s’aventure même à y aller les yeux fermés, comme sur une vague. Puis d’un coup, perte d’équilibre, tu tombes de la planche. Tu comprends pas ce qui t’arrives, mais tu remontes. Tu nages de nouveau en direction du large, le pic pour seul horizon. Puis une fois au sommet tu recommences le même schéma. Une fois, deux fois. Encore et encore. Tu ne te demandes même plus pourquoi tu fais tout ça, c’est plutôt simple. Un cœur qui bat plus vite, plus fort. Et cette impression d’être en vie jusqu’à épuisement : L’amour brut simplement.

 
 

Les années passées nous rapprochent mais le mystère reste toujours entier. Les mêmes passions nous dévorent, l’évidence paraîtrait-elle alors tellement évidente qu’elle même aurait pommé la clef ? Où la simplicité a t’elle foutue le camp ? Peu importe puisqu’aujourd’hui c’est demain. Il est toujours là les yeux encore bandés, il embrasse un destin vagabond semé d’or et d’embûches. J’aimerai lui montrer la force de cette poudre magique qu’il tient entre ses mains, qu’il s’en lèche les doigts et découvre le goût d’une vie aux sourires infinis qui - j’en suis certaine - pourront un jour se voir se transformer en mille éclats de rire d’un bleu profond.

 
 

Seignosse, La forêt, Mai 2016.
Gaël Portrait par Pauline Gallot

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